Actuellement, trois générations se côtoient dans les entreprises :
- les « baby-boomers », nés entre 1945 et 1965 : ont connu la croissance, le plein emploi, le respect de la hiérarchie,
- la génération X, née entre 1965 et le milieu des années 80 : marquée par le sida, Tchernobyl et le choc de la révolution technologique,
- la génération dite Y, les jeunes nés entre 1980 et 1995 : génération de la mondialisation, des échanges Erasmus, des cours de développement personnel, de l’instantanéité, mais aussi de la désillusion économique et de la précarité. Souvent bien formés, ouverts à la nouveauté, créatifs, ils sont aussi caractérisés par les quatre « i » : individualisme, impatience, interactivité et interconnexion.
Comment les cadres dirigeants et manager d’aujourd’hui, principalement issus de la génération « baby boomers », peuvent-ils encadrer efficacement ces jeunes de la génération Y, les fidéliser et créer une coopération intelligente ?
Voici 9 clés dont certaines sont impératives pour que tout fonctionne dans le meilleur des mondes possibles !
Modernisez le recrutement
Tout commence par le recrutement. Oubliez les annonces qui prévalaient autrefois car, sur le fond, elles doivent être « modernes » : faire apparaitre le côté interactif, le dynamisme, l’ouverture sur l’environnement de l’entreprise. Sur la forme : les Y consultent d’abord Internet et les réseaux sociaux. Les autres supports (journaux notamment) sont peu consultés. Quant à l’entretien, il faut privilégier le dialogue ouvert, libre, constructif.
Donnez du sens
La quête de sens est aussi importante que l’était autrefois le « faire carrière ». S’il y a une condition à respecter impérativement, c’est expliquer le pourquoi d’un travail ou d’une mission : quelle en est la raison, quel en sont les enjeux et les impacts ?
Idem pour les règles internes et les procédures : expliquez-en les tenants et les aboutissants. La soumission aveugle à une règle n’est plus de mise et la contrainte n’est pas la réponse la plus appropriée.
Dans un contexte de surinformation permanente, passer un peu de temps sur le « à quoi ça sert » est un gage indéniable d’implication et de gain de temps futur.
Mettez de la flexibilité
Des horaires fixes et immuables ne correspondent pas à grand-chose pour un Y. Seuls sa performance et ses résultats comptent et il n’hésitera pas à ramener du travail chez lui dès lors qu’il trouve un bon équilibre vie personnelle / vie professionnelle.
N’imposez qu’un minimum de temps de présence indispensable. Pour le reste, soyez souple et ne lui reprochez pas le mélange des activités (personnelles et professionnelles) dès lors que le résultat demandé est obtenu et que la mission est réussie. Idem pour sa tenue vestimentaire si elle ne va pas à l’encontre des principes fondamentaux de l’entreprise !
Oubliez la verticalité
Le strict respect de la hiérarchie des baby boomers n’a pas beaucoup de sens pour un Y qui respecte un chef s’il l’estime légitime et non pas parce qu’il s’appelle « chef ». Et la légitimité passe, non par un titre quelconque, mais par des compétences à la fois techniques et humaines.
Appréciant le travail en mode projet, un Y estime qu’un manager ne doit pas être une simple autorité donnant des ordres à exécuter de haut en bas. Au contraire, il doit être un support, voire l’un des éléments actifs du projet.
En outre, la mobilité plait souvent et elle peut s’exprimer à l’international.
Soignez le cadre
Le cadre dans lequel un Y évolue est important. Il ne s’agit pas de lui donner un grand bureau avec des plantes vertes mais de soigner l’environnement humain. L’ambiance doit être certes studieuse et exigeante mais cela ne doit pas empêcher qu’elle soit aussi détendue, conviviale avec des rapports simples et directs. Surtout pas de langue de bois ! Tout au contraire, privilégiez des valeurs comme l’authenticité, la justice, la sincérité.
Il faut aussi que ce soit « moderne ». Aussi bien dans l’innovation (un nouveau produit à tester) que dans les outils de travail eux-mêmes. Un Y est à la pointe de la nouveauté et de la performance en matière de téléphonie et outils informatiques. C’est avec ça qu’il fonctionne à titre personnel, quotidiennement ; c’est son environnement normal. Il attend donc les mêmes standards de qualité et de rapidité dans une entreprise. S’il la juge vieillotte sur ce plan, sa motivation ne sera pas optimale, loin de là !
Vive la formation !
Un poste ne peut pas demeurer statique pour un Y. Il veut évoluer rapidement et acquérir des compétences nouvelles dans son propre domaine, voire dans des domaines autres. L’apprentissage permet la diversité, l’évolution, la découverte, de nouvelles connaissances, etc.
La formation est un sujet qu’il ne faut nullement occulter ! Aussi, soyez attentif et ouvert à ses demandes de participation à des séminaires, à des cours en ligne (e-learning) ou à ses demandes de mobilité.
Soyez réactif
Un Y est né avec Google : un simple clic pour obtenir des réponses. Son manager doit être aussi rapide. Si vous n’avez pas de réponse dans l’immédiat, faites en sorte que vous puissiez en donner une (très) rapidement. Si vous n’avez pas le temps d’écrire un mail, un texto fera très bien l’affaire ou une réponse orale, même dans un coin de couloir.
En attendant trop longtemps, le Y aura été chercher sa réponse ailleurs et mettra éventuellement en cause votre fiabilité de manager.
De la même manière, n’attendez pas l’entretien annuel d’évaluation pour faire le point et fixer des objectifs. Faites-le plus régulièrement. Un bilan par trimestre est une bonne fréquence.
Donnez des tâches variées et passionnantes
Certes, les Y sont sensibles aux contextes de crise et certes, ils connaissent des contrats de courte durée. Mais ils ont en face une grande ouverture sur le monde : ce qu’ils recherchent, ce sont des postes qui s’harmonisent avec leurs valeurs, qui les font croitre, qui leur permettent d’apprendre davantage et qui sont dotés de véritables perspectives d’évolution tant professionnelles que personnelles. A défaut, ils ne seront pas fidèles et iront voir ailleurs, même chez votre concurrent direct, car la routine et la facilité ne les intéressent pas.
Vous n’avez peut-être pas toujours une mission passionnante à offrir ? Alors, travaillez sur le sens et la valeur ajoutée des projets à effectuer afin de leur donner une présentation « sexy ». Impliquez le Y sur ces projets, fixez lui des objectifs clairs et précis, donnez lui des challenges à relever, montrez lui l’importance du rôle qui est le sien, là où il est par rapport au service, à la direction, à l’entreprise, au groupe. Et, si possible, variez les tâches. Votre mission : évitez lui l’impression d’une monotonie et de « déjà fait ».
Le job d’un Y doit le plus possible ressembler à l’écran de son ordinateur : une étonnante multiplicité de fenêtres ouvertes et la capacité de jongler de l’une à l’autre.
Donnez de la reconnaissance
La reconnaissance est un élément très important en entreprise. Reconnaitre une personne, reconnaitre son travail et la qualité de celui-ci, voilà ce qui doit être mis en avant. Le Y lui manifeste une très grande sensibilité. Ça lui est essentiel. Il s’agit bien sur des compliments et félicitations. Mais pas seulement. Il s’agit aussi des observations et mises au point. Il veut savoir et comprendre ce qui ne va pas pour faire en sorte que ça aille mieux et pouvoir s’améliorer et progresser.
Un feedback sur le travail effectué participe à sa motivation et son implication. Son rapport avec un management de proximité n’est pas un rapport hiérarchique vertical comme nous l’avons dit mais un rapport humain qui inclut du dialogue et de la reconnaissance.
Normalement, avec tout ces « ingrédients », vous avez tout ce qu’il faut pour que ça marche bien ! Mais, les êtres humains étant tous particuliers, chaque règle comporte ses propres exceptions. Si vous avez un doute, si vous avez une difficulté, si vous ne comprenez vraiment pas le mode d’emploi d’un Y dans votre équipe, c’est simple : appelez votre coach. Sa connaissance diversifiée du monde de l’entreprise vous sera particulièrement efficace pour y voir clair et prendre les options les plus adéquates.
Personnellement né en 1965, je suis à la fin des baby-boomers et au début de la génération X mais je vis comme la génération Y. Ces 9 neufs clés sont très pertinentes pour savoir vivre ensemble : Pas de conflit de génération.