Les Sens du Leader (5/5)

Le Sens de Soi-même

Pour disposer de toutes ces qualités, le leader a également mené une réflexion sur lui-même. A la limite, il reprend à son compte une interrogation puissante et source de réflexions qu’avait posé le psychologue Carl Rogers: «Suis-je psychologiquement mûr ? ».

Il ne s’agit pas de s’abimer dans une introspection infinie. Il s’agit de se connaitre suffisamment pour être ensuite capable de diriger un projet et surtout des êtres humains. Voici quelques questions que nous poserions :

• Suis-je capable de reconnaitre que je ne sais pas tout et que je ne peux pas tout faire et que donc, des compétences complémentaires (voire supérieures aux miennes sur certains domaines) me sont nécessaires ?

• Où en suis-je de mon égo : suis-je capable de faire-faire ou mieux, de piloter le faire-faire sans pour autant craindre de perdre le pouvoir ?

• Ai-je un courage, une audace, une ténacité suffisante pour affronter des réalités difficiles et oser décider même à contre courant ?

• Et, en parallèle, ai-je une humilité suffisante pour oser reconnaître mes erreurs et pour entendre une contradiction ?

• Est-ce que je sais voir grand tout en sachant déterminer à quel moment cette « grandeur » peut basculer en « démesure » ?

• Est-ce que je sais accepter et apprécier les compliments de ma réussite (et tout ce qui va avec) tout en n’en devenant pas esclave ?

• Qu’est-ce que je répondrais à la question : quelle est mon  intelligence situationnelle ?

« Toi, tu seras un grand chef ! » avait prédit à Philippe sa maitresse d’école. Les années ont passées, Philippe du haut de ses 28 ans dirige une société de services informatiques dédiés aux entreprises qu’il a créé de toute pièce après avoir rêvé sur les aventures de Google et autres Microsoft.  Et sa société avance à toute vitesse ! Son plaisir ? Etre là où on ne l’attend pas, surprendre par une innovation étonnante autant qu’utile, rassembler deux produits pour en créer un troisième auquel personne n’avait songé, être mis face à un problème « insoluble » pour pouvoir le résoudre. Ses clients adorent ce côté inventif qui, comme un alchimiste, transforme en métal précieux n’importe quel cailloux bosselé.

Situation de stress permanente qu’il a décidé de transformer en une donnée parmi d’autres et donc, de lui enlever son côté anxiogène. Pour cela, il a rencontré un coach et a commencé à travailler sur ses émotions, leur contrôle, leur compréhension. Puis, il a été « plus loin » : comprendre qui il est, quelles sont ses qualités (tant techniques qu’humaines et relationnelles), ses talents, les points sur lesquels il excelle et ceux sur lesquels il n’apporte aucune valeur ajoutée. Et puis, quelles sont ses valeurs : qu’est ce qui lui importe ? Pour quelles raisons ? Comment faire pour servir au mieux ses valeurs ?

Avec sa tête d’adolescent rigolard, Philippe s’épanouit en faisant de son travail un réel plaisir et lorsqu’il rencontre un échec (ce qui lui arrive comme tout le monde), il le considère non comme une catastrophe mais comme une expérience qui n’a pas réussi et qui va lui permettre de mieux peaufiner sa prochaine création. Son équipe a une moyenne d’âge très basse. On est toujours surpris, quand on la rencontre, de découvrir que ces jeunes travaillent sur des projets de haut niveau et de grande technicité tant les locaux résonnent de plaisanteries et éclats de rire. « Philippe est le meilleur disent ils. On le suivrait même s’il installait la boite sur la planète Mars ! Car on sait qu’il aurait de toute façon raison. »

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Voici rapidement brossés 5 sens indispensables à quiconque veut être le leader d’un projet et transformer son rêve idéal en une réalité tangible. Cinq sens qui, on vient de le voir, agissent les uns avec les autres et les uns sur les autres. Le leader, c’est celui qui les fait se conjuguer en permanence.

On assimile souvent le terme de « leader » à celui de patron d’un grand groupe. Or, le dirigeant d’une TPE de 5 personnes a tout autant vocation à être leader. Il ne vise pas la réalisation du plus gros bénéfice qui soit. Le bénéfice réalisé sera l’une des récompenses de la réussite de son projet, de son rêve. Mais sa plus belle récompense, c’est d’accomplir et de s’accomplir et d’en éprouver chaque fois un réel plaisir.

Là où il y a difficulté, c’est de savoir se poser les vraies questions et de savoir y répondre avec précision, lucidité, réalisme, sans chercher à tromper qui que ce soit (à commencer par soi-même). C’est là que le Coach intervient en tant que miroir, comme une espèce de mouche du coche, nécessaire pour viser grand à la hauteur de ses aspirations tout en demeurant ancré dans le pragmatisme. La réussite nécessite ces deux ingrédients.

 

 

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