Comment récolter toutes les informations nécessaires (ou manquantes) pour prendre une décision en pleine connaissance de cause, c’est-à-dire en ayant une parfaite connaissance de ce qui est demandé et des enjeux en présence ?
Il existe pour cela une roue de secours qui n’est pas toute jeune mais continue vaillamment de remplir son rôle : le CQQCOQP. Avec elle, rien ne se perd et vous aurez une collecte exhaustive, précise et rigoureuse des données nécessaires pour tout projet
De quoi s’agit-il et comment s’en servir ? C’est ce que nous allons voir.
Une paternité controversée
Le questionnement d’un problème nécessite de répondre toujours aux mêmes questions dont l’ordre des varie selon le sujet. Si le sigle est mis dans cet ordre là, c’est parce que c’est un moyen mnémotechnique pratique pour s’en rappeler.
Il vient du latin : « Quis, Quid, Ubi, Quibus auxiliis, Cur, Quomodo, Quando » ; c’est-à-dire : Qui fait Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? et Pourquoi ? Certains disent que ce questionnement viendrait de Cicéron. Cela n’est pas très sûr. Il semblerait plutôt que ce soit Quintilien, pédagogue latin du Ier siècle de notre ère et auteur d’un manuel de rhétorique où il exposait que l’on doit disposer d’informations sur les points suivants : la personne, le fait, le lieu, les moyens, les raisons, la manière et le temps.
Trois siècles plus tard, le philosophe latin Boèce reprend le même questionnement mais dans le cadre de l’instruction criminelle : Qui est le coupable ? Quel est le crime ? Où a-t-il été commis ? Avec quels moyens ou quels complices ? Pourquoi ? De quelle manière ? A quel moment ?
Aujourd’hui, ce questionnement peut vous être très utile dans plusieurs situations. A titre d’exemples :
- Votre patron vous expose un dossier. Si vous voulez pouvoir l’effectuer correctement, utilisez avec lui le CQQCOQP. Vous aurez toutes les informations indispensables. Pour plus de sécurité, reformulez ensuite ce qui est demandé et demandez son approbation.
- Vous demandez à un sous-traitant, à un collaborateur ou à votre équipe de travailler sur un projet. De même, utilisez le CQQCOQP pour qu’il(s) sache(nt) exactement ce qui est à faire et demandez une reformulation pour être certain que vous parliez tous de la même chose.
- Vous êtes face à votre ordinateur. Avant de vous lancer, assurez vous d’avoir avec vous une fiche où vous avez les réponses au CQQCOQP : vous saurez où vous allez sans risque d’erreur et sans perte de temps.
- On vient vous voir à titre de juge-arbitre dans le cadre d’un conflit entre personnes. Utilisez aussi le CQQCOQP pour bien comprendre les enjeux et établir une communication sans quiproquo.
Comment utiliser le CQQCOQP ?
Nous avons vu que le questionnement d’un problème nécessite de répondre toujours aux mêmes questions :
Lettre
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Concerne
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Question
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Exemples
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---|---|---|---|
C |
Les moyens | Comment, par quel procédé, de quelle manière… ? | Procédure, technique, action, moyens matériel… |
Q |
La personne | Qui, De qui, Avec qui, Pour qui… ? | Responsable, acteur, sujet, cible… |
Q |
Le fait | Quoi, Avec quoi… ? | Outil, objet, résultat, objectif… |
C |
La manière | Combien, quelle quantité… ? | Quantités, budget… |
O |
Le lieu | Où, à quel endroit… ? | Lieu, service… |
Q |
Le temps | Quand, à quel moment, à partir de quand, jusqu’à quand, pour quand… ? | Dates, périodicité, durée… |
P |
Les motifs | Pourquoi et pour quoi… ? | Justification, raison d’être, sens, utilité… |
Si, lorsque vous devez l’utiliser, certaines questions ne vous paraissent pas pertinentes compte tenu du sujet à traiter, laissez-les de côté.
Un peu plus en détail :
Voici un petit guide pratique pour utiliser au mieux cet outil.
C : Comment ? Quels moyens (humains, matériels) doivent être utilisés ? Quelle loi, procédure, règlementation, norme doit être appliquée ? Quelle technique doit être utilisée ?
Q : C’est qui ? De qui s’agit-il ? Vous-même ? Votre voisin ? L’entreprise ? Un concurrent ? Un ami ? Une équipe ? Qui est le responsable ? Qui doit s’impliquer ? A qui faut-il rendre compte ? Qui supervise ? Y a-t-il des intervenants extérieurs ? etc.
Q : C’est quoi ? Qu’est ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui doit être fait ? Quel résultat doit être atteint ? De quoi s’agit-il ? un incident ? un accident ? un changement ? une amélioration ? une surprise ? un nouveau projet ? etc.
C : Combien ça coute ? Quel budget est engagé ? Combien doit-on gagner ? Quelle marge est à dégager ? Quelle quantité doit être fournie ? A quelle cadence ? Combien faut-il livrer ou recevoir ou dépenser ?
O : C’est où ? Ici ? Ailleurs ? Chez vous ? Chez votre patron ? Chez un ami ? Dans la rue ? Dans l’atelier ? A l’étranger ? Dans une succursale ? etc.
Q : C’est quand ? ça s’est passé hier ? Il y a 10 minutes ? 6 mois ? ce matin ? à 9 heures ? Ca doit durer combien de temps ? A quelle date ça doit être fini ? C’est urgent ? Ça doit démarrer quand ? Quel est le calendrier d’opérations ? etc.
P : Qu’est ce qui est voulu ? un changement ? Une amélioration ? Un arrêt ? Une continuité ? Un défi ? Une attaque ? Ca répond à quel objectif ? Quelle en est la raison d’être ? Ça sert à quoi ? Pourquoi est-ce nécessaire, utile, indispensable, …..
Avec ce questionnement, si vous l’utilisez, plus rien ne peut vous échapper. Mais il se peut que vous n’ayez pas le recul nécessaire pour bien maitriser les questions. Il se peut que vous ayez besoin d’un avis extérieur. Il se peut que beaucoup de choses vous bloqueraient momentanément. Dans ces situations ponctuelles mais pouvant être redoutablement gênantes, vous connaissez la solution : voyez votre coach ! Si, en une heure avec lui, vous gagnez 2 jours de questionnements difficiles, alors profitez-en !
Note : Vous avez peut-être régulièrement des questions du type « Mais pourquoi je n’arrive pas à … ? « , « Comment j’ai pu me tromper ainsi ? » ou « Pourquoi lui ou elle a de la chance et pas moi ? ». Et vous ne trouvez pas les réponses. C’est normal. Vous ne vous posez pas les bonnes questions et cela peut-être très stressant. Parlez-en à votre coach.
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[…] ce qui va changer en articulant votre discours de manière à apporter une réponse à chacune de ces questions : Qui ? Quoi ? Quand ? Combien ? Comment ? Où ? Pourquoi ? Encore une fois, sur chaque […]
Parce que ce type de questionnement vous amène à regarder encore plus avec l’angle des problèmes à résoudre. Si vous posiez la question « Comment puis-je …? », là vous passez en mode créativité et orienté solutions. C’est 100 fois plus efficace. Qu’en pensez-vous ?
« Pourquoi je n’arrive pas à … ? » n’est pas une bonne question ?