Émile Coué au service de nos réussites
Un « marchand de bonheur »
En 1882, un élève brillant de Troyes obtient à 26 ans son diplôme de pharmacien. Il s’appelle Émile Coué. Il a pris conscience de la puissance de l’écoute et de la bienveillance. Il préfigure Carl Rogers, grand thérapeute américain, qui précisera des années plus tard que toute personne qui se sent réellement et profondément écouté, et accueilli en tant que personne et avec bienveillance, développe une capacité à guérir bien supérieure.
Émile Coué y associe des paroles positives pour suggérer et faciliter la guérison. Ce sont en fait des techniques hypnotiques que, dans les années 1940, Milton Erickson, autre thérapeute américain emploiera avec succès.
Son apport à la psychologie fut loin d’être négligeable et il n’hésitait pas à partager gratuitement ses découvertes et pensées Et cependant, il demeure inconnu et est souvent raillé. Sa pensée est souvent ramenée à une banale pensée positive qui, à force d’être répétée, devrait finir par produire un effet même lorsqu’une contradiction flagrante apparait entre cette pensée et la réalité.
Émile Coué décède en 1926 et commence tout juste, près de 80 ans plus tard, à être étudié un peu plus sérieusement en France alors qu’il était aux États-Unis surnommé “Le marchand de bonheur”.
Essayons de regarder cela d’un peu plus près.
Pour Émile Coué, il n’est pas nécessaire de savoir d’où vient le problème, surtout si cela se traduit par sa conservation. C’est parfois le travers de certaines psychanalyses ressassant indéfiniment un problème et le faisant perdurer. Coué estime que ne pas en connaitre l’origine et avancer dans la vie est préférable. C’est d’ailleurs ce qui guide la plupart des thérapies brèves aujourd’hui.
En 1902, E. Coué étudie les techniques de suggestion, d’auto-suggestion consciente et d’hypnose. Il met au point sa méthode qui connait des succès à tel point que ses clients se multiplient et sa renommée s’étend. Il consigne ses réflexions et observations dans un ouvrage : «La maîtrise de soi même par l’autosuggestion consciente », souvent réédité en France et traduit dans de nombreux pays.
Notre pensée et notre réalité
Le premier postulat d’Émile Coué est essentiel : « Une pensée, bonne ou mauvaise, que nous avons en tête est pour nous la réalité, et a tendance à se réaliser ».
Notre pensée crée donc notre réalité. Il reprend ce que disait déjà quelques siècles auparavant Marc Aurèle : « Notre vie est ce que nos pensées en font ».
L’être humain est avant tout un être d’émotions. Nous sommes constamment dans la réaction à l’une des quatre émotions de base que sont la Joie, la Colère, la Peur et la Tristesse.
Pour nous tous et à chaque instant, il y a influence et interaction permanente entre nos pensées, nos comportements, nos croyances et nos émotions de base. Cela s’articule ainsi :
Nos croyances génèrent nos comportements au travers de nos pensées et de nos émotions.
Nos comportements, à leur tour, renforcent nos croyances.
C’est pour cela que nous parlons du Cercle des Croyances. Il est gouverné par le Principe de Circularité qui explique le fonctionnement général des croyances avec les processus de confirmation, d’entretien et de renforcement. (auto-validation de nos croyances).
Un exemple : si ma croyance est : « je n’ai pas de chance » et que je doive passer un entretien d’embauche, ma pensée sera que cet entretien va être très difficile. Mon émotion sera négative, plutôt orientée vers la peur.
Comme mes comportements seront en adéquation avec ce que je pense et ressens, je vais alors songer que j’ai peu de chance de réussir et mon attitude physique le reflètera : épaules tombantes, dos vouté, voix basse, air abattu ou inquiet, etc. Tout cela exprimé à des degrés divers selon les personnes et les situations mais globalement perçu par mon interlocuteur[1] qui me dira finalement que… je ne fais pas l’affaire. Je ressortirai de l’entretien en marmonnant « j’en étais sûr, je n’ai pas de chance ». Phénomène d’auto-validation de ma croyance initiale.
Imaginons que ma croyance de base ait été : « Même quand c’est difficile, je réussis ce que je veux ». Le même processus se met en route mais dans des conditions tout à fait différentes !
Nous fonctionnons dans un processus d’auto-validation de nos croyances et, comme attirés par un aimant, nous rencontrons ou provoquons les situations qui les renforcent.
Nous créons bien notre propre réalité avec nos pensées.
L’imagination au pouvoir
Le premier postulat d’Emile Coué reflète donc bien ce fameux cercle des croyances. Il va plus loin en travaillant sur la puissance de l’imagination. Il affirme ainsi que « quand il y a lutte entre l’imagination et la volonté, c’est toujours l’imagination qui l’emporte sans aucune exception ».
Si mon imagination, projection sur le futur, est actionnée par une émotion comme la peur, je risque fort de donner raison à cette peur. Par exemple : « Je voudrais bien faire ceci mais j’ai peur que…. ». C’est la fameuse « petite voix » qui nous susurre que l’on n’y arrivera pas …. .
Beaucoup de nos peurs sont le pur produit de notre imagination. La peur est l’émotion la plus commune. Certains phénomènes de vertige l’illustrent parfaitement. Sur un balcon au premier étage d’un immeuble, tout va bien. Sur le même type de balcon mais au 15ème étage, la perspective de tomber attire redoutablement vers le vide.
Autre exemple : en discussion avec Monsieur X dans une réunion amicale, tout va bien. Mais si la discussion a lieu dans son bureau pour décider du sort de mon contrat de travail, la crainte de mal faire et de me faire licencier me conduit à adopter une conduite dangereuse pour moi !
C’est là que le travail sur la croyance est déterminant pour modifier mon émotion et accorder ce que j’imagine et ce que je veux. Car alors, nous assure Emile Coué, « lorsque la volonté et l’imagination sont en accord, elles font plus que s’ajouter, elles se multiplient ».
C’est exactement ce qui fait la force et la réussite de certains sportifs. Comme tout cercle, celui des croyances peut être vicieux ou vertueux. Il ne s’agit nullement de savoir si la croyance en question est vraie ou fausse mais de déterminer si elle nous utile ou bien peut nous desservir.
[1] Selon les travaux effectués dans les années 1970 par Albert Mehrabian (psychologue, Université de Californie), ce qui est perçu et « enregistré » dans une communication concerne pour 7% seulement le contenu, c’est-à-dire les mots formulés et pour 93% la manière dont ces mots sont exprimés. Autrement dit, l’essentiel passe par le non-verbal. Or, celui-ci dépend de l’émotion ressentie, elle-même dépendant de ce que je crois en amont. D’où l’importance de la congruence : accord pensées/paroles/actions (comportements)
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c bn cet ouvrage,c’est revoltant, mais il n’est pas aussi facile que ca,de se debarasser des pensées negatives,allons essayer mm quand il semble necessaire?
MERCI ! J’ai lu La méthode Coué il y a plus de 20 ans et je vais le ‘reprendre’…car je n’ai jamais pu me séparer de cet ouvrage mais en ai oublié beaucoup…!!!
je trouve que ce résumé est super donne et envie de se battre pour avoir 1 mental plus positif chaque jour .merci