Je connais une personne pleine de projets mais ayant du mal à les réaliser. Car, au moment de démarrer, elle a aussi plein de pensées parasites : « Et si jamais… », « Que se passera-t-il si… ». Bref, elle n’accomplit guère toutes ses envies et a l’impression pénible de subir sa vie au lieu de la vivre. « On n’échappe pas à son destin » lâche-telle tristement. Mais ce futur, si au lieu de le subir, vous décidiez de le créer ?
Ne plus vouloir ce qui est ?
Le premier point essentiel, c’est de savoir comment on se positionne par rapport au changement que l’on veut. Il y a plusieurs manières de l’envisager. Est-ce que vous avez envie de quelque chose de nouveau ou bien, est-ce que vous ne voulez plus de quelque chose ? Ce n’est pas du tout pareil !
La PNL appelle cela « Aller vers » ou « S’éloigner de ». Les deux sont acceptables mais ils ne génèrent pas la même intensité d’engagement. Imaginons que je sois dans ma voiture pour aller à un point situé à l’horizon. Je peux me mettre face à la route, me concentrer sur la conduite et appuyer sur l’accélérateur en gardant ce point dans ma ligne de mire. Je peux aussi partir en marche arrière en me servant des rétroviseurs ou en me contorsionnant. J’arriverai au même endroit mais pas du tout dans les mêmes conditions de temps, de fatigue, d’énergie, de plaisir et de facilité.
« S’éloigner de » est souvent utilisé quand on est en situation de crise : la motivation est de s’éloigner de quelque chose que l’on ne veut pas ou plus. Cela peut être efficace à court terme et avoir comme mérite principal de vous faire démarrer. Le problème apparaît plus tard, une fois que l’on est en chemin et que la situation non voulue s’éloigne car l’élément moteur tend à perdre de sa puissance.
Un exemple : on s’inscrit en septembre dans une salle de sport car on a eu honte de son physique sur la plage en été et cela dure jusqu’à…. novembre ? Quand de multiples « raisons valables » ne permettent plus d’y consacrer du temps ?
Ou bien on change de service car on ne supporte plus l’ambiance de celui où on est. Et on risque de se retrouver à travailler ailleurs mais sans enthousiasme car on n’avait pas pris de le temps nécessaire de réfléchir à la nouvelle tâche à accomplir.
Ici la difficulté est la pérennité de ce que l’on a initié. Car on l’a fait en réaction plutôt que par désir.
Fuir un mal-être se fait rarement par le biais d’une simple stratégie de court terme. Encore plus s’il s’agit de rompre une habitude car pour conserver son degré de motivation, il faut opérer un constant rappel à l’ordre. On fonctionne alors par petits changements, sans réelle satisfaction, jusqu’à ce que l’on décide de ne plus changer car tout est axé sur une « nécessité » ponctuelle et non sur une réelle envie dictée par le plaisir. Or, on finit toujours par s’opposer aux changements qui nous sont imposés (par les autres ou par nous-mêmes).
Quand on est dans le « s’éloigner de », on se situe davantage dans l’évitement, une sorte de lutte entre contraintes et opportunité. On a détecté ce qui ne va pas et on veut l’oublier ou le faire cesser, disparaître, s’en débarrasser. Mais on risque au fil du temps d’avoir des difficultés à maintenir son degré de motivation et se laisser distraire ou bien focaliser son attention sur tout ce qui va mal. Même après avoir initié une action, on aura encore les yeux fixés sur ce qui était. Attention car, bien souvent, à force de regarder en arrière, on finit au point de départ.
Vouloir du nouveau ?
On peut alors mettre en place une autre stratégie, celle du « aller vers ». Ce qui est voulu est de se diriger vers une situation qui nous apparaît autrement plus agréable et bénéfique ou de remplacer le problème par une solution qui nous enchante. Au lieu d’augmenter la distance entre nous et ce qui nous déplait, nous diminuons la distance entre nous et ce qui nous attire. C’est très différent !
La principale difficulté, c’est de trouver le « déclencheur » : la vision à (très) long terme de ce qui nous plait peut être insuffisante à motiver une modification de nos habitudes présentes. C’est ce que connaissent les procrastinateurs : on en a envie, oui, à tel point qu’on en rêve mais… Mais on ne fait qu’en rêver.
Si on est dans un « aller vers », on est donc en recherche. On veut obtenir, réussir, atteindre, réaliser. On va être focalisé sur son objectif et bien gérer ses priorités. Attention aux objectifs trop lointains ou trop ambitieux : on risque d’avoir du mal à démarrer.
Transposons cela dans le monde du travail : affirmer « Je veux intégrer le service X de mon entreprise » ou « Je veux être embauché par la société Y » n’est pas la même chose, en terme de motivation et de manière d’opérer, que dire « Je ne veux plus travailler dans ces conditions dans cette direction » ou « J’en ai vraiment assez de cette société. Il faut que je parte ».
Si les deux sont acceptables comme il a été dit, il n’en demeure pas moins qu’apprendre à le formuler différemment est plus qu’un exercice de style. C’est l’une des composantes fortes de ce que l’on va y inclure et de sa propre motivation. Un accompagnement par un professionnel permet de balayer les « fausses » réponses et de bien déterminer ce que l’on veut par rapport à soi, à son environnement (familial, social, relationnel, …), à ses compétences, à ses qualités, à ses possibilités, etc
Formuler ce que l’on veut
De la même manière, la façon dont nous formulons nos souhaits, nos désirs, nos envies est primordiale. Certaines personnes, que ce soit pour rechercher un conjoint ou un nouveau travail mettent l’accent sur ce qu’ils ne veulent pas et non sur ce qu’ils veulent. C’est un peu comme pour dresser un portrait-robot. C’est très important de savoir ce que l’on veut plus mais, si on en reste là, le portrait est inachevé. Résultat, le nouveau conjoint ou le nouveau travail peut passer devant nous sans que nous ne sachions le reconnaitre tout simplement parce que l’on n’a pas déterminé ses composantes positives essentielles. Ça à l’air tout bête exprimé ainsi. Et pourtant, regardez autour de vous ! Ou même, regardez en vous….
Qu’est-ce que fait un coach ? Il va vous amener à préciser tous les points positifs de ce que vous désirez. C’est ainsi que va « vibrer » en vous une sacrée envie de faire. Les difficultés sont évidemment étudiées pour vous mettre dans une vraie réalisation et non dans une utopie démoralisante.
Il semblerait que le cerveau ne saisisse pas la négation. Pour simplifier, « je ne veux pas de ceci » serait traduit par notre cerveau en « je veux ceci », donc exactement l’inverse ! La formulation doit donc être positive et exprimer ce que l’on veut et non ce que l’on ne veut pas. Par exemple : « Je veux travailler » est différent de « Je ne veux plus être au chômage ». Ou bien « Je veux réussir » n’est pas identique à « Je ne veux pas échouer ». Non, ce n’est pas une simple différence sémantique, c’est une différence d’énergie, de visualisation, d’émotion et donc de motivation.
Choisir ou quitter ?
Lorsque l’on veut quelque chose, il faut donc être attentif à bien déterminer, dans l’instant où on souhaite un changement, si on est motivé par ce que l’on va obtenir en plus ou bien par quelque chose à éviter, donc en moins. Chacun d’entre nous, selon les périodes de notre vie, selon les contextes, nous avons pu avoir parfois envie d’aller vers ou de vous éloigner de. Il est rare que l’on soit toujours et en toute occurrence tout l’un ou tout l’autre. Mais de grandes tendances peuvent orienter nos choix et nous avons un mode plus ou moins privilégié de fonctionnement. La plupart de nos meilleures décisions sont un mélange des deux. 1/3 pour s’éloigner et 2/3 pour aller vers ? Ce n’est pas mal !
Là encore, pour bien savoir ce qui nous motive profondément et mettre en place ce qu’il faut, rien ne vaut un entretien avec un professionnel qui, au-delà du discours interne que nous nous tenons, nous aidera à parfaitement clarifier notre motivation réelle. Sans elle, le changement est très difficile ou très aléatoire.
Mettez donc en place une conception plus dynamique et prenez comme référence l’attraction de ce qui est nouveau. C’est l’aspect novateur d’une idée, d’une situation qui incite à changer. Si dès lors vous ne réagissez pas, vous agissez. Ou, dit autrement, vous créez votre futur !